Interview pour la newsletter "Spell it Out"

mars 26, 2020

Interview pour la newsletter "Spell it Out"

Est-ce que vous connaissez Spell it Out la newsletter witchy ? J’y suis abonnée depuis son commencement et j’ai eu la plaisir de participer à la dernière édition sous la forme d’une interview.

Arièle m’a très gentiment permis de reposter le contenu de cet entretien ici. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à répondre à ses questions ! 😊

Bonjour Laure, peux-tu raconter ton parcours ? 

Je pense que ma route vers l’Atelier Oracle n’est pas linéaire mais que tout dans ma vie m’a amenée au point où j’en suis aujourd’hui. Après un bac littéraire, j’ai cherché mon chemin entre les Lettres et l’Histoire avant de me réorienter vers un métier plus créatif. Je suis diplômée d’un master en architecture d’intérieur et je travaillais en agence en tant que chargée d’affaires jusqu’au moment où je me suis rendue compte que ce job me faisait vivre de façon très stressante et ne me rendait pas heureuse. J’ai donc décidé de quitter la boîte dans laquelle j’étais et de créer Oracle afin de vivre en accord avec mes valeurs et d’avoir un travail qui ait un vrai sens ainsi qu’un impact positif sur la vie des gens.

Comment en es-tu arrivée à la création de bijoux ?

C’est par les pierres que je suis venue aux bijoux. J’ai toujours été très manuelle, hyper curieuse, à la recherche de nouvelles façons d’exprimer ma créativité et je suis passionnée par la lithothérapie depuis des années. J’ai eu envie de mêler ces deux disciplines afin de créer des objets de beauté qui transmettent leurs bienfaits aux personnes qui les portent. 

Je me suis formée en autodidacte à force de recherches, d’expérimentations et de persévérance avec une technique issue du monde du vitrail avec laquelle j’utilise un alliage de métal (du cuivre, de l’argent et de l’étain) à chaud mais à basse température ce qui n’abime pas les pierres. Cela me permet littéralement de sculpter le métal sur la pierre, de lui donner ce côté organique que je recherche et de jouer sur le contraste entre la pureté du cristal et l’aspect brut du métal.

Qu'as-tu envie de transmettre dans tes créations ?

Il y a une dimension profondément spirituelle et intuitive qui s’ouvre à nous lorsque l’on commence à explorer le monde des cristaux. Je suis tombée amoureuse des pierres lorsque j’étais enfant et que j’aimais les collectionner pour leur beauté, leurs couleurs chatoyantes. C’est quelques années plus tard, à l’adolescence, que j’ai commencé à explorer ma spiritualité et que la lithothérapie est venue à moi comme une évidence. C’est ainsi que j’ai réalisé que les pierres ne sont pas que de simples objets de beauté mais sont aussi porteuses de clés pour accéder à une conscience différente de soi et du monde. 

Ce que j’ai voulu amener dans ce monde c’est de la poésie, de la bienveillance et de la magie. J’ai envie que lorsqu’une personne porte un de mes bijoux, qu’elle se sente protégée, forte, inattaquable et sereine mais aussi connectée aux énergies invisibles de ce monde, alignée avec sa spiritualité et l’Essence de son être. 


Comment imagines-tu tes bijoux, quel est ton processus créatif ?

Tout commence par un thème qui m’inspire qui peut être mythologique, symbolique, folklorique ou même culturel. Je vais ensuite faire des recherches sur cette thématique, lire à son sujet, écrire les réflexions que cela m’évoque, faire des planches d’inspirations et globalement m’immerger totalement dans cette idée. Ensuite, je vais choisir dans ma collection de pierres celles qui me paraissent faire écho à mon thème que cela soit l’esthétique du cristal, ses propriétés ou tout simplement l’énergie que je ressens par rapport à cette pierre. Je trouve que les cristaux nous parlent et dans la création j’essaye aussi d’écouter ce qu’ils veulent. 

C’est un moment intense d’émulation créative où je dessine, assortis mes pierres, leur rajoute des ornements. Je me laisse porter par l’inspiration et c’est une joie immense de ressentir cette transcendance de la création lorsque j’ai le sentiment d’être connectée à quelque chose de plus grand que moi. 

Tu fabriques aussi des bougies avec des ingrédients naturels et vegan, auxquelles tu ajoutes des pierres. Comment et pourquoi associes-tu les plantes, herbes et les pierres ?


Il y a une évidence pour moi à associer les différents règnes, minéraux & végétaux afin d’offrir du bien-être à l’Humain. J’ai le sentiment que la Nature, dans sa sagesse, a crée un monde où chaque chose est à sa place, où tout fait partie du macrocosme et vibre en résonance. Lorsque je crée une bougie, je choisis tout d’abord ce que je veux qu’elle apporte à la personne qui l’allumera : par exemple un sentiment d’amour & de douceur, ensuite je vais rechercher quelles sont les odeurs qui m’évoquent ces émotions, en l’occurence la rose et la verveine citronnée, puis je cherche quelle pierre a des propriétés similaires, le quartz rose ici, et enfin j’explore dans les plantes lesquelles peuvent renforcer ces intentions, les pétales de rose et le bleuet rose. 

J’essaye systématiquement de créer un ensemble cohérent où tous les aspects vont vibrer, être en résonance et se renforcer les uns les autres afin d’offrir une bougie qui soit un îlot de bien-être et de sérénité fabriqué une à une avec intention et respect de ce que la Nature nous offre.

S'ajoutent à tous ces produits des fondants cristallins et des brumes cristallines. Peux-tu nous expliquer ce dont il s'agit et comment les utiliser  ?


J’ai eu envie de décliner le principe des bougies cristallines afin de les adapter à d’autres moments de notre vie. Les fondants cristallins sont, tout comme les bougies cristallines, fabriqués à partir de cire de soja, d’huiles essentielles, de cristaux et de fleurs mais sont à placer dans un brûle-parfum afin de diffuser senteurs et vertus des pierres. Une bougie en cire de soja demande d’avoir du temps devant soi car elle doit se consumer au minimum une heure afin que toute sa surface soit fondue et ne doit pas être utilisée plus de 2 à 3h afin de ne pas la rendre entièrement liquide tandis qu’un fondant peut être utilisé le temps que l’on veut car il chauffe très vite, fond très lentement et s’éteint quand on le souhaite et peut même être utilisé toute une journée durant.

Les brumes cristallines sont utilisables de façon immédiate et très simple. C’est un spray d’alcool, d’eau distillée et d’huiles essentielles qui contient aussi des cristaux et des fleurs séchées. Il suffit de le vaporiser autour de soi avant une activité magique (un tirage de cartes par exemple) ou spirituelle (une méditation), sur son oreiller avant de dormir, dans son bureau pour amener des bonnes ondes, dans sa voiture… C’est un petit peu un spray spirituel d’urgence qui peut aider si l’on se sent angoissé, si on a besoin de se recentrer, de s’inspirer ou de même de se donner un coup de pep’s !

On parle de plus en plus dans les pratiques spirituelles et ésotériques de l'impact environnemental catastrophique que certaines de nos pratiques peuvent susciter (notamment concernant l'extraction de certains cristaux, l'impact carbone de leur transport, la demande excessive de certaines plantes etc.). Comment te situes-tu par rapport à ces discussions et quelle est ton implication au niveau individuel pour agir positivement à son échelle ?


Je crois que l’impact est devenu plus grand du fait de la démocratisation de la sorcellerie et des pratiques spirituelles. On cherche aussi beaucoup d’inspiration dans les autres cultures ce qui a amené à des dérives avec les sauge blanche ou encore le palo santo. Concernant les cristaux il faut savoir que beaucoup d’entres eux sont issus des mines de minerai comme le cuivre par exemple et la problématique de l’extraction des cristaux est en fait une problématique globale d’exploitation des ressources naturelles. 

La transparence et l’éthique sont des valeurs vraiment primordiales pour moi, ainsi même s’il est quasiment impossible d’avoir une vraie traçabilité sur l’origine des pierres je fais en sorte de travailler avec des artisans lapidaires qui coupent, taillent et polissent eux-même leurs pierres.

Je travaille avec de la cire de soja garantie sans OGM, des huiles essentielles bio, je récolte moi-même une partie de mes plantes et j’exclue le plastique de mes expéditions. Les pots des bougies sont en verre donc réutilisables et glissées dans des sachets en lin (réutilisables aussi). Mes colis contiennent uniquement de la frisure de bois (qui est compostable), le carton ainsi que les cartes que je joins à mes envois sont recyclables. Je reverse 1% de mon chiffre d’affaire à des associations dont les valeurs sont en adéquation avec celle de l’Atelier Oracle. J’essaye donc par plein de petits gestes de minimiser mon impact sur l’environnement.

La figure de la sorcière est revenue sur le devant de la scène depuis quelques années... Cette nouvelle mode a-t-elle eu une influence positive sur ton business (ou a-t-elle été cannibalisée par les mastodontes) ?


Cette démocratisation de la sorcellerie a forcément été bénéfique pour mon business mais aussi pour moi car cela m’a avant tout permis d’assumer à visage découvert ce qui fait partie de moi depuis toujours mais que je gardais secret, uniquement pour mes intimes. Je pense que c’est une chance qui permet à de nombreuses personnes d’explorer cet aspect de leur personnalité, de découvrir leur spiritualité et de pouvoir plus facilement partager sur ce sujet. 

Après effectivement il y a aussi de la récupération de ces thèmes par des personnes qui ne sont pas honnêtes, qui veulent surfer sur la vague mais au final je pense qu’une fois que l’engouement diminuera peu à peu resteront des artisans, des créateurs qui sont sincères et authentiques car les autres se laisseront porter par une nouvelle vague, une nouvelle mode.

Comment perçois-tu le statut d’artisane ésotérique ?


Être une artisane ésotérique c’est avant tout pouvoir être moi et réconcilier tous les aspects de ma personnalité : ma créativité, ma curiosité intellectuelle, ma passion pour la lithothérapie, l’occultisme, la mythologie, la symbolique, l’herbalisme,… C’est pouvoir être complète et offrir aux personnes qui sont sur un chemin spirituel des outils pour explorer, pour se connaître, pour se faire du bien. 

Notre société est souvent dure, parfois violente et inhumaine, pour réussir à y vivre malgré le sentiment d’injustice et d’incompréhension que l’on peut ressentir je pense qu’il faut garder les yeux tournés vers la beauté du monde, la magie en chaque chose, les merveilles de la Terre, la bienveillance des êtres humains. C’est ce que j’essaye de transmettre à ma petite échelle, autour de moi. 

Est-ce que tu arrives à t'en sortir financièrement parlant ? 


Je suis aujourd’hui totalement dévouée à mon activité d’artisane et celle-ci me permet d’en vivre si je ne fais pas de folie mais c’est une profession précaire où l’on vit au jour le jour. Être à son compte est bien plus intense que ce que l’on pourrait imaginer car il faut être apte à porter toutes les casquettes : artisan, community manager, préparateur de commandes, conseiller client, vendeur, photographe, infographiste, … C’est un métier qui ne laisse pas de temps à l’ennui et qui me correspond totalement car il permet une grande indépendance et il donne du sens à ma vie. Quand je vois la joie que mes créations apportent à mes clients, je sais exactement pourquoi je fais ce métier. 


Quelles conséquences a (eu) la crise autour du virus Covid-19 pour ton activité et comment t'aider ?


Les conséquences du Covid-19 pour les artisans, c’est la disparition temporaire de leurs moyens de subsistance. Avec le confinement, il n’est plus question d’envoyer des colis ou de se rendre à des festivals, marchés et salons qui ont tous été annulés en raison des circonstances. C’est un coup dur qui va beaucoup affecter mon entreprise comme celle de milliers d’autres indépendants. 

La meilleure façon de m’aider c’est de continuer à passer des commandes auprès de l’Atelier Oracle car je vais continuer à créer pendant ce temps de repli, à avancer sur mes projets et sur mes nouvelles créations car nous avons besoin plus que jamais de beauté, de magie, de bienveillance.

Quelque chose à ajouter pour terminer cet entretien ?


Tout d’abord je tiens à te remercier pour cette possibilité que tu m’offres de pouvoir parler de mon métier. 
Je voudrais aussi en profiter pour remercier ma clientèle, j’ai la chance d’avoir une communauté très bienveillante, qui me soutient énormément et me donne cette envie de continuer à créer chaque jour de nouvelles choses. C’est une chance incroyable et je suis emplie de gratitude chaque jour pour cela. 🙂 





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